De la fin du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale, des milliers d’Indochinois sont venus en France comme domestiques. Un décret promulgué dans l’Empire français en 1897 permet en effet aux fonctionnaires coloniaux d’emmener des serviteurs colonisés en métropole. Pour la plupart de ces domestiques, dont un petit nombre restèrent à Paris, ce séjour devait être, une expérience marquante, qui modifia leurs identités et leurs perceptions des mondes sociaux coloniaux et métropolitains. L’analyse de leurs parcours individuels et collectifs offre ainsi une nouvelle vision de l’histoire des migrations coloniales. À partir des archives et de leur correspondance, Solène Granier nous livre ici l’analyse d’une rencontre entre deux mondes, entre surveillance et affection, assistance et méfiance.