Wolman, né en 1929, rencontre quelques personnes, participe à certaines manifestations, fait quelques choses. A l’âge de vingt ans, il sépare les voyelles des consonnes et crée ainsi la mégapneumie. En 1951 il réalise `L’Anticoncept’ film sans images, projeté sur ballon sonde, qui sera interdit par la censure. En 1952, il fonde l’Internationale lettriste avec Debord. Jusqu’en 1957, il prend une part active au mouvement lettriste, cosignant entre autres avec Debord le fameux `Mode d’emploi du détournement’ et publie `J’écris propre’, ” récit détourné “, qui anticipe le cut-up. En 1956 il représente l’Internationale lettriste au Congrès d’Alba, qui jette les bases de la future Internationale situationniste. Exclu de l’Internationale lettriste en 1957, il développe son œuvre personnelle à l’écart de toutes les écoles. En 1963, il invente l’art scotch, procédé qui consiste à arracher des bandes d’imprimés à l’aide d’un ruban adhésif qu’il repositionne sur une toile ou sur du bois. Il crée en 1978 le ” mouvement ” (au sens de geste) séparatiste, qui consiste à ” introduire un espace dans une surface atteinte par des limites “. Puis viendront dühring dühring et les ” décompositions “, multitudes de diapositives qui chacune renferme son image, son texte, donc son histoire. La ” peinture dépeinte ” occupe la dernière partie de son œuvre. Il s’agit cette fois de séparer la toile de son sujet. Le recueil Les Inhumations (1995) est l’aboutissement de cette démarche. Gil Joseph Wolman meurt la même année à Paris. Cet ouvrage présente un très large choix des écrits et des œuvres de Wolman, augmenté de nombreux textes inédits, retraçant l’ensemble de son parcours, de 1950 à 1995. Différentes contributions viennent éclairer l’œuvre de Wolman, qui avait coutume de dire : ” Expliquer, c’est dire autrement les choses, autrement dit, d’autres choses. “