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Le voleur
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Georges Hippolyte Adrien est né le 6 avril 1862, rue du Bac, il était le fils de commerçants protestants. Georges Adrien fit partie, très tôt, de ces “irréguliers” qui dénoncent l’apprentissage de la peur et du conformisme. La mort de sa mère y fut certainement pour quelque chose, remplacée par une belle-mère très catholique, très rigide ou très “coincée”… Durant son service militaire, le jeune homme passa devant un conseil de guerre, “pour insubordination”, et se retrouva dans une compagnie disciplinaire, en Tunisie. C’est de là qu’il tirerait l’histoire et les personnages de `Biribi’. De retour à Paris, en 1886, Georges Adrien fut “renié” par sa famille et par le petit commerce français. Il vécut dans la précarité, sinon dans la misère. Ce jeune homme très en colère se moquait des précautions oratoires et détestait s’apitoyer. Il préférait sans doute s’enflammer. Il se mit à écrire comme s’il déclarait la guerre à la société, et sa façon de respirer fut le pamphlet, même dans ses oeuvres romanesques. Il allait dénigrer ou fustiger presque tout le monde : les Versaillais, les riches, les pauvres, l’armée, la religion, les partis et les gouvernements… La littérature est une consolation, pour les uns. Pour les autres, c’est la vengeance des matins moroses. Elle remplit tous les emplois et se prête à tous les usages. En 1889, Georges Adrien publia `Bas les coeurs’ !, sous le pseudonyme (transparent) de Georges Darien. Ce fut son acte de naissance littéraire… Au début des années 1890, Georges Darien collabora à des journaux anarchistes : `Le Roquet’ et `l’Endehors’. En 1893, Darien lança son propre hebdomadaire, `L’Escarmouche’. Il en rédigeait tous les “papiers”. L’année suivante, redoutant les représailles policières, il fut obligé d’émigrer à Londres. C’est sur les bords de la Tamise qu’il écrivit `Le Voleur’ et `La Belle France’. Dans le second livre (un pur pamphlet), il donnait cet avertissement à ses contemporains : “Si le nom français ne doit pas être à jamais rayé de l’histoire, il faut que la France des nationalistes trouve demain devant elle la France des juifs, des protestants, des intellectuels et des cosmopolites, c’est-à-dire la France de la Révolution.” Ces mots datent de l’année 1900, mais ils paraissent d’hier ou de dimanche dernier… `Le Voleur’, c’était les cours du soir de l’anarchie. L’école de la “reprise individuelle”, avec des exercices pratiques… Si “la propriété, c’est le vol”, les pauvres reprennent leur bien quand ils dévalisent les riches. Le héros de ce roman, Georges Randal, était en quelque sorte “‘émissaire” ou “le délégué” de Georges Darien. Il servit ensuite de modèle ou de professeur à Arsène Lupin, car il considérait le cambriolage “comme un des beaux-arts”. Toutefois, il n’avait pas des manières de “gentleman” comme le personnage de Maurice Leblanc. “Je mange, je bois, disait-il, et je laisse l’assiette sur le buffet et la bouteille sur la table. Il y a des voleurs qui remettent tout en ordre, dans les maisons qu’ils visitent. Moi, jamais.” Darien faisait-il le même métier que Randal ? C’est possible, sinon probable. Car il s’absentait souvent. Il eut une existence très ” furtive ” et de nombreux domiciles, à Paris, à Londres, à Bruxelles, à Villerville… Pour lui, de toute manière, écrire et voler, c’était la même chose. Dans une société de brigands et de menteurs, la littérature était le moyen de “cambrioler” la vérité. A la fin du roman, Georges Randal se posait les seules questions qui vaillent : comment “vivre à sa guise” et rendre l’existence moins “bête”?
Author: Darien, Georges Year: 1987 ISBN: 2070377989 Pages: 512 Language: French / Français Publisher: Folio Publisher's city: Paris Publication date: