Ongetwijfeld, zo stelt hij, leven we in een kritiek tijdperk waarin oude zekerheden zijn weggevallen. Zij die het allemaal zeker wisten, zoals degenen die in vroegere tijden nog in het leninisme of in het trotskisme geloofden wat de mogelijkheden van een revolutie betreft, zelfs zij staan heden met lege handen. In het eerste deel heeft hij gemeend, zo formuleert hij het althans zelf, een nieuwe geschiedenis van het anarchisme te schrijven, waarvoor hij, zo zegt hij, een nieuwe typologie van het anarchisme heeft ontwikkeld (de ideaaltypen). In het tweede deel heeft hij de geschiedenis van het anarchisme herbewerkt. Nous continuons à vivre indiscutablement une époque « critique » où les certitudes anciennes sont incapables d’orienter efficacement les actions présentes. Le regain d’intérêt de ces dernières décennies pour l’anarchisme et ses pratiques ne doit pas nous induire en erreur. Car il pose des questions cruciales sur la viabilité de l’idée que les anarchistes ont pu se faire jusqu’ici de la révolution. Toutefois, contrairement aux autres courants radicaux qui ont jalonné l’histoire des mouvements sociaux depuis le début du vingtième siècle, l’anarchisme possède l’avantage de ne pas se laisser enfermer dans une conception unique du changement social. En effet, à côté de la vision insurrectionnelle, l’auteur nous montre, dans son riche et approfondi essai, qu’elle a été constamment concurrencée par d’autres, qualitativement différentes, qui s’appuient tantôt sur l’action autonome de la classe ouvrière (vision syndicaliste), tantôt sur celle de l’individu (vision éducationniste-réalisatrice). Enfin, Gaetano ­Manfredonia, avec ce travail, nous propose de nous tourner résolument vers l’étude des pratiques militantes et, à l’aide d’une nouvelle typologie, il nous convie à revisiter l’histoire de ce courant. Gaetano Manfredonia s’est longtemps investi au sein du mouvement anarchiste en France. Depuis une trentaine d’années, il se consacre en priorité à différents travaux de recherche sur l’histoire de l’anarchisme et des mouvements sociaux, tant en France qu’en Europe. Il a enseigné dans le secondaire et à Sciences Po Paris. Il est actuellement Conservateur territorial des bibliothèques.