Ce livre aborde un thème peu familier des historiens de la guerre d’Espagne: la réaction des anarchosyndicalistes français rassemblés au sein de la CGT-SR (Confédéra-tion générale du travail-syndicaliste révolutionnaire) devant la politique menée, de juillet 36 à décembre 37, par leurs frères de combat de la CNT-FAI au cours de la guerre civile espagnole. En se fondant principalement sur les textes publiés par le Combat syndicaliste, l’hebdomadaire de la CGT-SR, l’auteur met l’accent sur l’espoir que suscite, chez les militants de la CGT-SR, la révolution sociale qui succède, dans une partie du territoire espagnol, à l’échec du coup d’État militaro-fasciste de juillet 36, mais aussi sur leur désarroi devant les erreurs et les «déviations» des dirigeants de la grande centrale anarchiste. Ce désarroi n’a d’égal que l’irritation de ces derniers face aux critiques dont ils sont
l’objet de la part d’organisations soeurs qui, d’après eux, ont été incapables d’apporter une aide efficace à la Révolution espagnole ou, dans le cas des anarchosyndicalistes italiens ou allemands, n’ont pas su s’opposer à la montée de fascisme dans leurs pays respectifs.