Les avant-gardes culturelles du passé devenues avec le temps des mouvements artistiques reconnus, muséaux, n’ont été révélées que par la rumeur dispensée par leurs sympathisants, relativement à leur découverte esthétique. Similairement le bruit court que les lettristes ont rédigé de nombreux manifestes dans différentes disciplines artistiques, il prétend, également, que les artistes de ce mouvement ont régénéré les arts plastiques grâce à l’adjonction, dans leurs fondements, d’une base théorique plus ample capable d’évolution inédite, au-delà du système figuratif et non figuratif. Tout le monde sait cela. Mais, tous remarquent : “On ne voit jamais leurs oeuvres”, sans mesurer réellement l’ampleur des apports dont ils ont entendu parler. Pourtant, le lettrisme a suscité une abondante production de réalisations, de manifestations, d’ouvrages et d’articles divers paru dans plusieurs pays. La meilleure réponse à apporter était de publier cet ouvrage collectif qui relate, en exemple, les créations de bases manifestes restituées dans leur contexte historique, et qui précise les particularités spécifiques des conceptions de chaque auteur au sein de cette école culturelle. Isidore Isou souligne la définition et l’évolution de la beauté dans l’art à travers les courants artistiques les plus représentatifs. Gérard Bermond dresse un panorama complet des apports plastiques de ce mouvement de 1945 à nos jours. Alain Satié nous donne les clefs de l’évolution de cet art et nous démontre la légitimité du lettrisme. L’ensemble est complété par une iconographie choisie en expression pure et significative des travaux de chaque auteur ainsi que par de nombreux documents qui ont illustré la vie de ce groupe. Le lettrisme atteste de l’affranchissement de la lettre et du signe dans la peinture actuelle et nous démontre son émancipation à travers sa représentation effective, empruntée par certains mouvements de sa génération, qui parodient l’art contemporain.